Décor pour une scène de bataille raconte l’histoire d’une ville hantée par une vérité qui n’en finit pas de rester cachée, ignorée de tous, l’histoire d’une ville qui court après cette vérité fuyante et qui, après lui être tombée dessus comme par accident et l’avoir regardée dans les yeux, en détourne le regard, se met à courir dans tous les sens, tâche de la fuire, inutilement.

Tout commence une nuit après la pluie, dans une rue déserte, lorsqu’un homme aux cheveux roux aborde une femme inconnue. Il est mandaté par un autre homme qui cherche une voix convenable pour se faire annoncer à lui-même une mauvaise nouvelle. L’inconnue – qui a pour nom Marie-Jeanne – accepte cette mystérieuse proposition. Une longue traversée collective démarre à ce moment-là, comme une partie de chasse au relais et à l’aveugle, à travers une multitude de personnages de plus en plus incertains de l’objet de leur quête et de plus en plus proches de sa révélation. Nous rencontrons ainsi Madame Nounou, une vieille dame aveugle dont Marie-Jeanne s’occupe comme d’une mère âgée ; deux jeunes cambrioleurs amateurs qui viennent piller son appartement misérable avec l’intention de se faire la main avant d’aller cambrioler une maison dans le quartier riche ; une clocharde qui tient un étrange bizness sur un pont, arrêtée et amenée au commissariat, ; un commissaire mélancolique à la tête de ce commissariat à l’atmosphère chargée où quelqu’un finira par annoncer à quelqu’un d’autre la mauvaise nouvelle qui nous a été promise au début de la pièce... Quelle est cette mauvaise nouvelle ? S’agit-il de la mauvaise nouvelle dont parlait l’homme aux cheveux roux ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : personne dans cette ville ne pourra y rester indifférent.

Nous voilà invités par cette myriade de personnages à entrer au plus profond de la forêt, dans le cœur de cette ville, un cœur peut-être malade et peut-être un peu froid, peut-être même arrêté. Et à un certain moment nous aurons raison de nous demander, à l’instar de nos personnages, si maintenant qu’on a vu, il faut vraiment y regarder de plus près. Est-il trop tard, fait-il trop noir pour traîner dans cette forêt inconnue ? Pourrons-nous trouver un jour le chemin du retour ?

Un projet théâtral de la Compagnie Les Sbires Sibériens

DISTRIBUTION : Chloé Chycki, Julia Kouakou, Maurici Macian-Colet,
Florian Miguel, Max Millet, Karine N'dagmissou et Vincent Prévost

SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES : Compagnie Les Sbires Sibériens

LUMIÈRE : Maurici Macian-Colet

TEXTE ET MISE EN SCÈNE : Maurici Macian-Colet